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Indemnités Journalières et IVG : Comprendre Vos Droits en 2025

IJSS et IVG

L’inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution Française marque une avancée historique pour les droits des femmes. Cette reconnaissance s’accompagne d’un cadre légal précis concernant les droits des salariées, notamment en matière d’indemnisation pendant leur arrêt de travail.

Comprendre l’IVG et Ses Implications Professionnelles

L’interruption volontaire de grossesse représente un acte médical qui peut nécessiter une période de repos. Qu’elle soit réalisée par voie médicamenteuse ou chirurgicale, une IVG peut entraîner une incapacité temporaire de travail. Dans ce contexte, les salariées bénéficient d’une protection sociale spécifique, même si celle-ci s’inscrit dans le cadre général des arrêts maladie.

Le Système d’Indemnisation Suite à une IVG

Pour bénéficier des indemnités journalières de sécurité sociale (IJSS), la salariée doit satisfaire à certaines conditions d’ouverture de droits. La législation exige soit d’avoir cotisé à hauteur de 1015 fois le SMIC horaire au cours des six derniers mois, soit d’avoir effectué au minimum 150 heures de travail durant le trimestre précédent. Une fois ces conditions remplies, l’indemnisation représente 50% du salaire brut moyen des trois derniers mois, plafonné à 1,8 SMIC.

Les Délais et Procédures à Respecter

Un élément crucial à ne pas négliger est la transmission de l’arrêt de travail dans les 48 heures, tant à l’employeur qu’à la Sécurité Sociale. La digitalisation des procédures facilite désormais cette démarche, la plupart des médecins utilisant la télétransmission directe vers la CPAM. Contrairement aux cas d’IMG ou de fausse couche, l’IVG est soumise à un délai de carence de trois jours avant le début de l’indemnisation.

Le Complément Employeur : Un Soutien Additionnel

Au-delà des IJSS, le Code du travail prévoit une indemnisation complémentaire versée par l’employeur. Ce maintien de salaire intervient après sept jours de carence et varie selon l’ancienneté de la salariée. Il est important de noter que certaines conventions collectives peuvent prévoir des dispositions plus avantageuses, comme une suppression du délai de carence ou une indemnisation supérieure.

Cas Particuliers : IMG et Fausse Couche

Depuis 2024, la législation a évolué pour mieux protéger les salariées confrontées à une interruption médicale de grossesse (IMG) ou à une fausse couche. Ces situations bénéficient désormais d’une suppression du délai de carence, permettant une indemnisation dès le premier jour d’arrêt. Cette avancée sociale significative nécessite toutefois l’utilisation d’un formulaire spécifique.

Protection de la Vie Privée et Choix de la Salariée

La question de la confidentialité demeure centrale dans ces situations. Bien que les formulaires destinés à l’employeur ne contiennent pas d’informations médicales, la nature spécifique de certains documents peut révéler indirectement la situation. Les salariées souhaitant préserver leur vie privée peuvent opter pour un arrêt de travail classique, acceptant alors le délai de carence de trois jours.

Conclusion

L’indemnisation des arrêts de travail suite à une IVG s’inscrit dans un cadre légal précis qui garantit les droits des salariées tout en leur laissant le choix de la confidentialité. Les récentes évolutions législatives, particulièrement concernant l’IMG et la fausse couche, démontrent une volonté de renforcer la protection sociale des femmes dans ces situations délicates.

Les Formulaires d’arrêt de travail sécurisés seront obligatoires à partir de Juillet 2025

Fraude arret travail 2025
Un changement important dans la gestion des arrêts de travail entrera en vigueur le 1er juillet 2025, avec l’obligation d’utiliser un nouveau formulaire sécurisé. Cette mesure vise à réduire la fraude et améliorer la sécurité des transmissions.

Situation actuelle des arrêts de travail

 Actuellement, près de 8 arrêts de travail sur 10 sont transmis de manière dématérialisée à l’Assurance maladie par les prescripteurs. Cette méthode présente un double avantage : elle limite considérablement le nombre de fraudes et optimise les délais de prise en charge pour les patients.
 Cependant, certaines situations, comme les consultations à domicile, ne permettent pas l’envoi d’un arrêt de travail électronique. Dans ces cas particuliers, l’utilisation du Cerfa papier est nécessaire, et c’est précisément pour ces situations que les nouveaux formulaires sécurisés deviendront obligatoires dès juillet.

 Une Sécurisation Renforcée des Formulaires

Pour contrer les risques de falsification, l’Assurance maladie a déployé un nouveau formulaire Cerfa d’avis d’arrêt de travail en septembre 2024. Ce document hautement sécurisé intègre sept points d’authentification, notamment :
    • Un papier spécial
    • Une étiquette holographique
    • Une encre magnétique
    • Les traits d’identification du prescripteur

Lutte contre la fraude et sanctions

La mise en place de ces nouveaux formulaires répond à une préoccupation croissante : en 2024, l’Assurance maladie a détecté et stoppé 42 millions d’euros de fraudes liées aux arrêts de travail, soit 2,4 fois plus qu’en 2023. Cette augmentation s’explique notamment par la prolifération de faux arrêts de travail vendus sur internet et les réseaux sociaux. Les montants détectés au titre des faux arrêts de travail ont atteint 30 millions d’euros en 2024, contre seulement 8 millions d’euros en 2023
 Les sanctions prévues en cas de fraude sont particulièrement sévères : les contrevenants s’exposent à des poursuites judiciaires pouvant aboutir à des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende. Ces mesures visent à dissuader toute tentative de fraude et à préserver l’intégrité du système d’assurance maladie.

 Application et Transition

À partir du 1er juillet 2025, l’Assurance maladie rejettera systématiquement tout envoi effectué sous un autre format, y compris les scans et photocopies, qui seront considérés comme des faux. Cette transition marque une étape importante dans la modernisation de la gestion administrative des arrêts de travail en France. Il est donc essentiel pour les assurés et les professionnels de santé de s’adapter dès maintenant à ces nouvelles pratiques pour garantir une transition fluide vers ce système plus sécurisé.

Notification des nouveaux taux de cotisation AT/MP pour 2025

AT/MP mai 2025

Une évolution réglementaire est en cours pour le mois de mai. Le GIP-MDS, responsable de la maîtrise d’ouvrage de la déclaration sociale nominative (DSN), a confirmé le 25 avril 2025 que les taux personnalisés de cotisation d’accidents du travail et de maladies professionnelles (AT/MP) pour 2025 ont été communiqués aux employeurs et à leurs tiers déclarants. Cette notification intervient avant même la publication officielle des arrêtés de tarification AT/MP au Journal Officiel.

Un calendrier d’application particulier pour 2025

En raison du retard dans l’adoption et la publication de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, qui établit l’équilibre financier de la branche AT/MP, les arrêtés habituels nécessaires à la tarification n’ont pas pu être publiés avant la fin 2024. Cette situation exceptionnelle a conduit à un maintien des taux 2024 durant les premiers mois de 2025.

Dès la mi-décembre 2024, l’Assurance maladie avait anticipé cette situation en annonçant la prolongation des taux 2024. Puis, en mars 2025, elle a précisé que les nouveaux taux 2025 ne s’appliqueraient qu’à partir du 1er mai, sans effet rétroactif. Cette décision a été officialisée par le décret 2025-318 du 4 avril 2025, qui confirme cette entrée en vigueur différée.

Modalités pratiques de consultation des nouveaux taux

Les employeurs peuvent désormais accéder à leur décision de taux personnalisé 2025 via plusieurs canaux. Le « compte entreprise » sur net-entreprises.fr constitue le point d’accès principal à cette information. Les notifications sont également transmises par email à l’adresse renseignée lors de l’inscription sur la plateforme, et sont consultables dans le « Menu personnalisé » de Net-entreprises, sous l’onglet « Vos notifications ».

Pour les tiers déclarants, un dispositif similaire a été mis en place, avec en plus la possibilité d’accéder aux taux via le compte-rendu métier AT/MP de la DSN (CRM n° 34). Cette option leur permet notamment d’automatiser le téléchargement des taux vers leurs bases de données ou celles de leurs clients.

Points d’attention particuliers

Il est important de noter que les taux transmis correspondent aux calculs bruts effectués par la CARSAT (CRAMIF en Île-de-France, CGSS dans les DOM), sans prise en compte des éventuelles réductions. Pour les salariés bénéficiant de taux réduits, les employeurs ou leurs tiers déclarants devront effectuer eux-mêmes le calcul du taux applicable, conformément aux instructions détaillées dans la fiche consigne dédiée disponible sur net-entreprises.fr.

Par ailleurs, certaines catégories professionnelles comme les travailleurs à domicile et les VRP multicartes restent soumises à des taux collectifs fixés par arrêté, sans notification individuelle, conformément aux articles D. 242-6-22 et D. 242-40 du code de la sécurité sociale.