Archives de catégorie : Sécurité Sociale

Compte Entreprise : 3 Nouvelles Fonctionnalités AT/MP Disponibles pour les Employeurs

 

Compte AT MP

Depuis le 23 octobre 2025, trois nouvelles fonctionnalités sont accessibles sur le compte entreprise de net-entreprises.fr pour simplifier la gestion des accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP). Ces outils permettent aux employeurs de demander un taux réduit pour les fonctions support, de simuler l’impact de leurs sinistres sur les cotisations, et aux tiers-déclarants de mieux suivre les décisions de taux de leurs clients.


Le compte entreprise : un outil central pour les employeurs

Le compte entreprise accessible sur www.net-entreprises.fr s’est progressivement enrichi pour offrir aux employeurs une plateforme complète de gestion administrative. Au-delà des démarches classiques liées aux arrêts de travail ou aux congés paternité/accueil de l’enfant, ce compte intègre désormais l’ensemble des fonctionnalités AT/MP depuis le 2 juillet 2024.

À travers ce compte, les employeurs peuvent consulter leur taux de cotisations AT/MP, explorer les barèmes des coûts moyens par secteur d’activité, et accéder à la nouvelle attestation des indicateurs des risques professionnels. Cette intégration progressive transforme le compte entreprise en véritable tableau de bord de la gestion des risques professionnels.


Nouveauté 1 : Demande en ligne du taux « Fonctions Support »

Qui peut en bénéficier ?

Les entreprises en tarification collective ou mixte avec moins de 150 salariés peuvent désormais demander l’application d’un taux réduit « fonctions support » directement en ligne. Ce taux s’applique aux salariés occupant à titre principal des fonctions administratives dans des locaux non exposés aux autres risques professionnels de l’entreprise.

Avantage pour l’employeur

Lorsque les salariés d’une même entreprise ne sont pas tous exposés aux mêmes risques, cette fonctionnalité permet d’optimiser les cotisations AT/MP pour les collaborateurs administratifs, en les distinguant des postes à risques. C’est un véritable levier d’économies de cotisations.

Attention

Les entreprises en tarification individuelle ne peuvent pas bénéficier de ce taux réduit « fonctions support ». Seules les structures en tarification collective ou mixte sont concernées.


Nouveauté 2 : Simulateur de Taux AT/MP

Comprendre le lien entre sinistralité et cotisations

Le taux de cotisation AT/MP est directement lié à deux facteurs essentiels : la gravité et la fréquence des accidents du travail ou maladies professionnelles constatés dans l’entreprise ou dans le secteur d’activité concerné. Une baisse de la sinistralité a donc un impact direct et positif sur le taux de cotisation.

Utilité du simulateur

Le nouveau service de simulation de taux AT/MP mise à la disposition des employeurs permet d’estimer précisément l’impact d’une réduction des sinistres sur le taux de cotisation AT/MP. Cet outil aide les dirigeants à mesurer le retour sur investissement de leurs actions de prévention des risques professionnels.

Accessible dans la rubrique « Prévenir les risques professionnels » du compte entreprise, ce simulateur constitue une aide précieuse pour la stratégie de prévention.

Limitation importante à retenir

Il est crucial de noter que le calcul du taux de cotisation varie selon la taille de l’entreprise :

  • Petites entreprises en tarification collective : application d’un taux national déterminé pour la catégorie de risque, indépendamment de la sinistralité réelle

  • Tarification mixte : le taux comprend une fraction du taux collectif national et une fraction du taux réel

  • Tarification individuelle au réel : calcul basé sur la sinistralité réelle de l’entreprise

En conséquence, le simulateur s’avère principalement utile pour les entreprises en tarification individuelle au réel, où les sinistres ont un véritable impact tarifaire.


Nouveauté 3 : Notification pour les Tiers-Déclarants

Une meilleure visibilité pour les tiers-déclarants

Les tiers-déclarants (experts-comptables, prestataires de paie externalisée, etc.) bénéficient désormais d’une notification par email dès que les décisions de taux AT/MP de leurs clients sont mises à disposition.

Fonctionnalités principales

  • Téléchargement en PDF des décisions de taux de l’ensemble de leur portefeuille client

  • Identification des variations tarifaires pour les clients dont le taux a changé

  • Accusé de réception groupé : possibilité d’accuser réception de tous les taux en un seul clic

Conditions d’accès

Pour accéder à ce service (bouton « consulter les décisions de taux des clients de mon portefeuille »), les tiers-déclarants doivent :

  1. Avoir habilité leurs clients au service « consulter ses taux AT/MP »

  2. Avoir effectué une DSN pour le compte de leurs clients au cours des 3 derniers mois


Contexte réglementaire

Ces trois nouvelles fonctionnalités s’inscrivent dans le cadre de l’évolution continue du compte entreprise, piloté par le GIP-MDS (Groupement d’Intérêt Public – Mutualité, Données, Statistiques), en charge de la maîtrise d’ouvrage de la DSN (Déclaration Sociale Nominative).

Depuis l’intégration progressive des fonctionnalités AT/MP au compte entreprise en juillet 2024, cet espace unique offre une gestion plus efficace et simplifiée des démarches administratives liées aux accidents du travail et maladies professionnelles.


Points clés à retenir

✓ Trois nouveaux services AT/MP disponibles depuis le 23 octobre 2025

✓ Demande de taux « fonctions support » simplifiée pour les PME en tarification collective/mixte

✓ Simulateur de taux pour mesurer l’impact des actions de prévention des risques

✓ Meilleur suivi des décisions tarifaires pour les tiers-déclarants

✓ Plateforme unique intégrant l’ensemble de la gestion administrative des employeurs


Pour aller plus loin

Pour accéder à ces nouvelles fonctionnalités et explorer l’ensemble des services disponibles, les employeurs et tiers-déclarants peuvent se connecter à leur compte sur www.net-entreprises.fr.

Source : Information du GIP-MDS publiée sur net-entreprises.fr le 23 octobre 2025

Mutuelles en convention Syntec, quelles évolutions en 2026 ?

Mutuelle Syntec 2026

L’année 2026 marquera un tournant majeur pour les entreprises  de la Convention collective Syntec (IDCC 1486) avec l’entrée en vigueur de l’avenant n°8, signée le 14 février 2025. Cette réforme en profondeur du régime de complémentaire santé (mutuelle) s’accompagne de nouvelles obligations et d’opportunités d’optimisation pour les employeurs et leurs salariés.

Un Nouveau Modèle de Cotisation : Le Choix Stratégique « Isolé/Famille »

Structure de Cotisation modifiée

À compter du 1er janvier 2026, les entreprises Syntec disposeront de deux options de cotisation :

Le modèle traditionnel maintient la structure historique « salarié + enfants obligatoires / conjoint facultatif », permettant aux entreprises de conserver leurs pratiques actuelles.

Le nouveau modèle « isolé/famille obligatoire » constitue une innovation majeure : tout salarié ayant au moins un ayant droit (enfant ou conjoint) sera automatiquement affilié au tarif famille. Cette structure simplifie la gestion administrative tout en redistribuant équitablement les charges entre salariés célibataires et familles.

Impact Budgétaire et Dialogue Social

Le choix du modèle s’appliquera à l’ensemble du personnel de l’entreprise, nécessitant une analyse approfondie des impacts financiers sur chaque catégorie de salariés. Les entreprises devront consulter leur CSE et organiser une communication transparente avec leurs équipes avant la mise en œuvre

Évolution des Garanties : Entre Renforcements et Ajustements

Amélirations Ciblées

L’avenant n°8 améliore plusieurs postes de remboursement essentiels.

Chirurgie réfractive : La prise en charge par le régime de base obligatoire est renforcée, diminuant significativement le reste à charge des patients

Psychologie : Intégration complète du dispositif « Mon soutien psy » avec remboursement à 100% du barème sécurité sociale, répondant aux enjeux contemporains de santé mentale

Optique : Revalorisation des forfaits pour les verres et certains équipements optiques, en cohérence avec l’évolution des besoins.

Hospitalisation : Amélioration des indemnités de chambre particulière, pouvant atteindre 100€ par nuit en formule renforcée.

Recentrage sur l’Essentiel

Parallèlement, certaines garanties font l’objet d’ajustements à la baisse 

Prothèses dentaires hors 100% Santé : Plafonnement à 125% du barème sécurité sociale dès le troisième acte annuel, encourageant l’orientation vers les soins du panier de soins

Produits diététiques prescrits : Suppression de ce poste de remboursement jugé obsolète

Hospitalisation hors réseau : Réduction des indemnités journalières pour inciter au recours aux établissements conventionnés

Le Haut Degré de Solidarité (HDS) : Un Pilier Renforcé

Actions de Prévention et Solidarité

La réforme redonne une place centrale au dispositif HDS, financée à hauteur de 2% des cotisations. Ce fonds mutualise les ressources pour développer des actions concrètes.

Prévention collective : Ateliers de sensibilisation, campagnes de dépistage, prévention des troubles musculosquelettiques et des risques psychosociaux.

Actions individuelles : Aides financières face aux aléas de la vie, soutien aux situations difficiles, prise en charge partielle pour certaines catégories (apprentis).

Accompagnement social : Support personnalisé pour les salariés confrontés à des événements exceptionnels ou des difficultés de santé.

Obligations de Conformité et Mise en Œuvre

Entreprises à Régime Conventionnel

Les entreprises ayant souscrit une offre conventionnelle auprès d’un organisme recommandé sont directement impactées. Elles devront obligatoirement choisir entre les deux structures de cotisation et s’assurer de la conformité de leurs garanties avec les nouveaux minima.

Entreprises Hors Régime Conventionnel

Même sans adhésion à une offre conventionnelle, toutes les entreprises Syntec doivent respecter le principe de faveur. Leurs contrats collectifs devront proposer des garanties équivalentes ou supérieures aux nouvelles exigences conventionnelles, notamment sur les postes améliorés

Calendrier d’Action Prioritaire

Immédiat : Audit de conformité des contrats actuels avec les nouvelles garanties minimales.

Avant fin 2025 : Choix définitif de la structure de cotisation et négociation avec les assureurs.

Consultation CSE : Information et consultation obligatoire des instances représentatives du personnel.

Salariés en communication : Campagne d’explication des évolutions et de leurs impacts

Opportunités Stratégiques

Attractivité Employeur

Cette réforme peut servir de levier pour renforcer l’attractivité de l’entreprise, particulièrement auprès des talents sensibles aux aspects de protection sociale et de bien-être au travail.

Optimisation Budgétaire

Le passage au modèle « isolé/famille » peut générer des économies significatives pour les entreprises, comptant une forte proportion de salariés célibataires, tout en préservant une couverture équitable.

Politique RSE

L’accent mis sur la prévention et l’action sociale via le HDS s’inscrit parfaitement dans une démarche RSE globale, valorisant l’engagement de l’entreprise envers ses collaborateurs

Risques à anticiper

Non-Conformité Réglementaire

Le non-respect des nouvelles obligations expose les entreprises à des sanctions et des contentieux avec les salariés ou les organismes de contrôle

Tensions sociales

Une communication insuffisante ou tardive sur les changements peut générer des incompréhensions et des résistances internes.

Surcoûts Imprévus

L’absence d’analyse préalable des impacts financiers peut entraîner des dérapages budgétaires, notamment lors du changement de structure de cotisation

Recommandations Pratiques

Pour une transition réussie

Analysez dès maintenant la démographie de vos salariés pour évaluer l’impact du choix de structure de cotisation.

Sollicitez plusieurs devis auprès d’assureurs pour optimiser le rapport qualité-prix

Accompagnez le changement par une communication pédagogique et transparente

Anticipez le dialogue social en préparant les arguments et les simulations nécessaires.

La réforme de la complémentaire santé Syntec 2026 constitue  plus qu’une simple mise à jour réglementaire. Les employeurs qui sauront anticiper ces changements et les transformer en avantages compétitifs pourront améliorer leur attractivité sur le marché du travail.

 

Préavis en cas de licenciement pour inaptitude : impact sur l’ancienneté et autres conséquences

Inaptitude et préavis

Le licenciement pour inaptitude constitue une procédure spécifique du droit du travail français qui soulève de nombreuses questions, notamment concernant le préavis et son impact sur l’ancienneté du salarié. Cette situation particulière, où le salarié ne peut physiquement pas exercer ses fonctions, génère des conséquences juridiques importantes qu’il convient d’analyser en détail.

1. Les principes fondamentaux du préavis en cas de licenciement pour inaptitude

1.1 L’absence d’exécution du préavis : une règle générale

En cas de licenciement pour inaptitude, le principe fondamental est que le salarié n’exécute pas de préavis. Cette règle découle logiquement de l’impossibilité physique ou mentale du salarié à occuper son poste de travail, constatée par le médecin du travail.

Le contrat de travail est rompu à la date de notification du licenciement, contrairement aux licenciements classiques où la rupture intervient à l’issue du préavis. Cette spécificité s’explique par l’état de santé du salarié qui l’empêche de fournir sa prestation de travail.

1.2 Distinction selon l’origine de l’inaptitude

Les conséquences du préavis varient significativement selon que l’inaptitude est d’origine professionnelle ou non professionnelle :

 Inaptitude d’origine professionnelle
– Définition : Inaptitude consécutive à un accident du travail ou une maladie professionnelle
– Indemnité compensatrice : Le salarié bénéficie d’une indemnité égale à l’indemnité compensatrice de préavis
– Nature juridique : Cette indemnité n’est pas techniquement un préavis mais une indemnité spécifique de protection

 Inaptitude d’origine non professionnelle
– Définition : Inaptitude consécutive à une maladie ou un accident non professionnel
– Principe : Absence d’indemnité compensatrice de préavis
– Exception: Possible indemnisation si les dispositions conventionnelles le prévoient expressément

 2. Impact du préavis sur l’ancienneté : règles et calculs

 2.1 Prise en compte de la durée du préavis pour l’ancienneté

Malgré la non-exécution du préavis, la durée théorique du préavis est prise en compte pour déterminer l’ancienneté servant au calcul de l’indemnité de licenciement. Cette règle s’applique dans les deux types d’inaptitude.

Principe de calcul :
– L’ancienneté est calculée jusqu’à la date de fin théorique du préavis
– Cette règle s’applique même si le préavis n’est pas exécuté
– Elle concerne uniquement le calcul de l’indemnité de licenciement

2.2 Exemple pratique de calcul

Situation : Un salarié avec 8 ans et 3 mois d’ancienneté au moment de la notification du licenciement, avec un préavis théorique de 2 mois.

Calcul de l’ancienneté pour l’indemnité :
– Ancienneté réelle : 8 ans et 3 mois
– Durée du préavis : 2 mois
– Ancienneté retenue : 8 ans et 5 mois

Cette ancienneté majorée sera utilisée pour calculer l’indemnité de licenciement selon le barème légal :
– 1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté (10 premières années)
– 1/3 de mois de salaire par année d’ancienneté (années suivantes)

2.3 Différence avec les autres droits sociaux

Important : Cette règle de majoration de l’ancienneté ne s’applique qu’au calcul de l’indemnité de licenciement. Elle n’affecte pas :
– Les droits à la retraite
– L’ancienneté pour d’autres calculs sociaux
– Les droits aux congés payés
– L’ancienneté conventionnelle pour d’autres avantages

 3. Les différentes indemnisations selon l’origine de l’inaptitude

 3.1 Inaptitude d’origine professionnelle : protection renforcée

Indemnités dues :
1. Indemnité spéciale de licenciement : Double de l’indemnité légale de licenciement
2. Indemnité compensatrice équivalente au préavis : Montant égal à ce que le salarié aurait perçu pendant le préavis
3. Indemnité compensatrice de congés payés : Si applicable

 Spécificités importantes :
– La durée de préavis prise en compte est la durée légale, non conventionnelle
– Le doublement ne s’applique pas aux dispositions conventionnelles plus favorables
– Cette indemnité n’est pas techniquement un préavis (pas d’acquisition de congés payés)

3.2 Inaptitude d’origine non professionnelle : régime restrictif

 Indemnités dues :
1. Indemnité légale de licenciement (ou conventionnelle si plus favorable)
2. Pas d’indemnité compensatrice de préavis (sauf convention collective expresse)
3. Indemnité compensatrice de congés payés : Si applicable

Exception jurisprudentielle :
Le salarié peut percevoir une indemnité compensatrice de préavis si le licenciement est requalifié sans cause réelle et sérieuse par le conseil de prud’hommes, notamment en cas de :
– Manquement à l’obligation de recherche de reclassement
– Non-consultation du CSE
– Défaut de justification de l’impossibilité de reclassement

4. Le délai d’un mois et ses conséquences financières

4.1 L’obligation de reprise du salaire

Règle fondamentale : Si l’employeur ne procède ni au reclassement ni au licenciement dans un délai d’un mois à compter de la déclaration d’inaptitude, il doit reprendre le versement du salaire.

Modalités :
– Le délai court à partir de l’examen médical (non de la notification de l’avis)
– Le salaire versé correspond à celui de l’emploi occupé avant la suspension
– Cette obligation perdure jusqu’au reclassement ou au licenciement effectif

 4.2 Conséquences pratiques

Cette règle crée une incitation forte pour l’employeur à agir rapidement :
– Coût financier : Versement du salaire sans contrepartie de travail
– Pression temporelle : Nécessité d’organiser rapidement la procédure
– Risque juridique: Sanctions en cas de non-respect

5. Impacts sur les droits sociaux et avantages

5.1 Conservation des avantages en nature

Pendant la période théorique du préavis (même non exécuté), le salarié conserve certains droits :
– Voiture de fonction : Maintenue si considérée comme avantage en nature
– Assurance complémentaire : Selon les dispositions conventionnelles
– Autres avantages contractuels : Maintenus théoriquement

5.2 Droits électoraux et syndicaux

Le statut de salarié est maintenu jusqu’à la date de fin théorique du préavis, préservant :
– Les droits de vote aux élections professionnelles
– Les prérogatives syndicales
– La protection contre le licenciement pour les représentants du personnel

5.3 Impact sur le chômage

La date de rupture effective (notification du licenciement) détermine :
– Le point de départ des droits à l’allocation chômage
– Les éventuels différés d’indemnisation
– Le calcul de l’allocation de retour à l’emploi

 6. Jurisprudence récente et évolutions

6.1 Tendances jurisprudentielles

La Cour de cassation a récemment précisé plusieurs points :

Sur l’indemnité compensatrice en inaptitude non professionnelle :
– Principe strict : Pas d’indemnité sauf disposition conventionnelle expresse
– Interprétation restrictive : Une simple mention du préavis dans la convention ne suffit pas
– Exigence de clarté : La convention doit explicitement prévoir l’indemnisation

Sur le délai d’un mois :
– Point de départ : L’examen médical, non la notification de l’avis
– Caractère impératif : Aucune suspension possible du délai
– Sanctions : Reprise obligatoire du salaire en cas de dépassement

6.2 Évolutions réglementaires récentes

L’arrêté du 3 mars 2025 a modernisé les modèles d’avis d’inaptitude, mais n’a pas modifié les règles de fond concernant :
– Les délais de procédure
– Les indemnisations
– L’impact sur l’ancienneté

 7. Conseils pratiques et bonnes pratiques

7.1 Pour l’employeur

Gestion des délais :
– Anticiper la visite de reprise après arrêt maladie
– Organiser rapidement la recherche de reclassement
– Respecter le délai d’un mois sous peine de reprise du salaire
– Documenter toutes les démarches de reclassement

Procédure à suivre :
1. Visite médicale de reprise obligatoire
2. Recherche active de postes de reclassement
3. Consultation du CSE si nécessaire
4. Entretien préalable dans les règles
5. Notification motivée du licenciement

7.2 Pour le salarié

Protection des droits :
– Vérifier le respect des délais par l’employeur
– Exiger une justification écrite en cas d’impossibilité de reclassement
– Contrôler le calcul des indemnités, notamment l’ancienneté
– Conserver tous les documents médicaux et échanges

Actions possibles :
– Contester l’avis d’inaptitude si non fondé
– Saisir les prud’hommes en cas de vice de procédure
– Réclamer les salaires dus en cas de dépassement du délai d’un mois

8. Cas particuliers et situations spécifiques

8.1 Inaptitude temporaire vs définitive

Inaptitude temporaire :
– Possibilité de réexamen médical
– Suspension temporaire du contrat
– Maintien des droits et de l’ancienneté

Inaptitude définitive:
– Procédure de licenciement obligatoire
– Calcul définitif des indemnités
– Rupture du contrat

 8.2 Salariés protégés

Les représentants du personnel et autres salariés protégés bénéficient de garanties supplémentaires :
– Autorisation administrative nécessaire
– Procédure renforcée de consultation
– Délais prolongés pour la procédure
– Protection maintenue pendant la procédure

 8.3 Inaptitude partielle

En cas d’inaptitude partielle à certaines tâches :
– Aménagement possible du poste
– Reclassement sur fonctions compatibles
– Maintien dans l’entreprise privilégié
– Licenciement en dernier recours uniquement

Le préavis en cas de licenciement pour inaptitude présente des spécificités importantes qui impactent significativement les droits du salarié et les obligations de l’employeur. Bien que le préavis ne soit jamais exécuté dans ce contexte, sa durée théorique influence le calcul de l’ancienneté pour l’indemnité de licenciement, constituant un élément protecteur important pour le salarié.

La distinction entre inaptitude professionnelle et non professionnelle demeure cruciale, déterminant le niveau d’indemnisation et les droits du salarié. Les employeurs doivent particulièrement veiller au respect du délai d’un mois sous peine de devoir reprendre le versement du salaire, tandis que les salariés doivent être vigilants sur le calcul de leurs indemnités et le respect de la procédure.

L’évolution jurisprudentielle tend vers une interprétation stricte des textes, particulièrement concernant l’indemnité compensatrice de préavis en cas d’inaptitude non professionnelle, nécessitant une analyse précise des dispositions conventionnelles applicables.

Cette complexité juridique rend indispensable une approche préventive et une connaissance approfondie des règles applicables pour sécuriser les relations de travail et protéger les droits de chacune des parties.