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Avantage en Nature Véhicule 2025, Hausse spectaculaire de l’évaluation forfaitaire

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avantage en nature vehicule 2025

Les nouvelles règles fiscales et sociales qui transforment l’évaluation des avantages en nature automobile

La mise à disposition d’un véhicule de fonction constitue un avantage en nature soumis aux cotisations sociales. En février 2025, un arrêté majeur vient bouleverser les modalités d’évaluation de cet avantage, avec des conséquences significatives pour les employeurs et les salariés.

Un nouveau cadre réglementaire remplaçant l’arrêté de 2002

L’arrêté du 25 février 2025, publié au Journal Officiel du 27 février, abroge et remplace l’ancien arrêté du 10 décembre 2002 qui encadrait jusqu’alors l’évaluation des avantages en nature pour le calcul des cotisations sociales. Cette réforme, applicable dès le 1er février 2025, introduit des modifications substantielles, particulièrement concernant l’avantage en nature véhicule. Ce texte représente une refonte importante du dispositif avec :

    • Une augmentation significative des pourcentages d’évaluation forfaitaire
    • Une distinction claire entre véhicules mis à disposition avant et après le 1er février 2025
    • Des règles dérogatoires maintenues pour les véhicules électriques jusqu’à fin 2027

Hausse de 67% des évaluations forfaitaires pour les nouveaux véhicules

La principale évolution concerne l’augmentation majeure des taux forfaitaires pour les véhicules mis à disposition à partir du 1er février 2025. Pour ces véhicules, les pourcentages appliqués augmentent drastiquement :

Pour les véhicules achetés par l’entreprise :

    • Véhicules de 5 ans ou moins : 15% du coût d’achat (contre 9% auparavant)
    • Véhicules de plus de 5 ans : 10% du coût d’achat (contre 6% auparavant)
    • Avec prise en charge du carburant : 20% du coût d’achat pour les véhicules de 5 ans ou moins (contre 12% auparavant)

Pour les véhicules en location :

    • Évaluation standard : 50% du coût global annuel (contre 30% auparavant)
    • Avec prise en charge du carburant : 67% du coût global annuel (contre 40% auparavant)

Impact concret sur le coût de l’avantage en nature

Pour illustrer l’impact de cette réforme, prenons l’exemple d’un véhicule de fonction acheté 60 000 € :

    • Avec les anciennes règles : l’avantage en nature représentait 5 400 € par an (9% du prix d’achat)
    • Avec les nouvelles règles : il représente désormais 9 000 € par an (15% du prix d’achat)

Cette augmentation substantielle aura des répercussions directes sur les cotisations sociales dues par l’employeur et le salarié, ainsi que sur l’impôt sur le revenu de ce dernier.

Un régime spécial pour les véhicules électriques maintenu jusqu’à fin 2027

L’arrêté préserve et renforce le traitement préférentiel accordé aux véhicules électriques, avec deux régimes distincts :

Pour les véhicules mis à disposition entre le 1er janvier 2020 et le 31 janvier 2025 :

    • Abattement de 50% sur l’évaluation de l’avantage
    • Limite de 2 000,30 € pour 2025 (montant revalorisé annuellement)

Pour les véhicules mis à disposition entre le 1er février 2025 et le 31 décembre 2027 :

    • Abattement augmenté à 70%
    • Limite relevée à 4 582 € pour 2025
    • Nouvelle condition : le véhicule doit respecter un score environnemental spécifique permettant le bénéfice du bonus écologique

Le régime des bornes de recharge électrique prolongé

L’avantage lié à la mise à disposition d’une borne de recharge électrique bénéficie également d’une prolongation des règles dérogatoires favorables jusqu’au 31 décembre 2027, poursuivant ainsi l’incitation à l’adoption de véhicules plus écologiques.

Comment s’adapter à ces nouvelles règles ?

Face à ces changements significatifs, plusieurs stratégies peuvent être envisagées :

    • Réévaluer la politique de véhicules de fonction de l’entreprise en tenant compte du surcoût généré
    • Privilégier les véhicules électriques qui bénéficient d’un régime fiscal et social plus avantageux
    • Comparer les modes d’évaluation (forfaitaire ou dépenses réelles) pour optimiser la situation

Conclusion

La réforme de l’avantage en nature véhicule introduite en février 2025 marque un tournant important dans l’évaluation de cet élément de rémunération. Avec une augmentation substantielle des forfaits pour les véhicules traditionnels et un régime préférentiel renforcé pour les véhicules électriques, elle s’inscrit clairement dans une politique d’incitation à la transition écologique. Les employeurs et les salariés doivent désormais intégrer ces nouvelles données dans leurs arbitrages concernant les véhicules de fonction.

Note : Les informations présentées sont basées sur l’arrêté du 25 février 2025. Des précisions supplémentaires pourraient être apportées par les mises à jour du Bulletin Officiel de la Sécurité Sociale (BOSS).

Frais de télétravail en 2025, quel remboursement ?

Remboursement télétravail 2025

Avec l’essor du télétravail, les employeurs doivent prendre en compte les frais professionnels engagés par leurs salariés à domicile. En 2025, les plafonds de l’allocation forfaitaire de télétravail ont été ajustés, offrant aux entreprises et à leurs collaborateurs un cadre clair pour le remboursement de ces dépenses.

Qu’est-ce que l’allocation forfaitaire de télétravail ?

L’allocation forfaitaire de télétravail est une somme versée par l’employeur aux salariés en télétravail. Son objectif : couvrir les frais professionnels générés par l’activité à domicile. Cette allocation, exonérée de cotisations et de contributions sociales dans certaines limites, permet de simplifier la gestion des remboursements.


Les plafonds 2025 en l’absence d’un accord collectif

En 2025, voici les montants maximaux applicables lorsqu’il n’existe pas d’accord collectif entre l’employeur et les salariés :

    • Par jour télétravaillé : 2,70 €, avec un plafond mensuel fixé à 59,40 €.
    • Par mois (selon le nombre de jours télétravaillés par semaine) :
    • 10,90 € pour un jour de télétravail hebdomadaire.
    • Par exemple : un salarié effectuant deux jours de télétravail par semaine peut ainsi percevoir jusqu’à 21,80 € par mois, sans avoir à fournir de justificatifs.

Ces informations étaient en partie mentionnées et signalées par l’Urssaf dès le mois de janvier 2025 (Remboursement 2025 de frais pour le télétravail)

À noter que toute allocation dépassant ces plafonds devra être justifiée pour bénéficier de l’exonération sociale.


Les plafonds 2025 dans le cadre d’un accord collectif

Si une entreprise a signé un accord collectif (convention de branche, accord professionnel, etc.), les plafonds sont légèrement plus élevés :

    • Par jour télétravaillé : 3,25 €, dans la limite de 71,50 € par mois.
    • Par mois (selon le nombre de jours télétravaillés par semaine) :
    • 13 € pour un jour de télétravail hebdomadaire.

 

Quels frais sont pris en compte ?

L’allocation de télétravail permet de rembourser plusieurs catégories de frais identifiées par l’Urssaf :

    • Les frais fixes et variables liés à un usage professionnel d’un local privé (par exemple, l’électricité ou le chauffage).
    • Les frais de matériel informatique, de connexion Internet et de fournitures diverses.
    • Les frais liés à l’aménagement d’un espace spécifique (mobilier, écran d’ordinateur, etc.).

Pourquoi ces plafonds sont-ils importants ?

Le remboursement des frais de télétravail répond à une double exigence. D’une part, il vise à protéger les salariés en limitant leurs dépenses professionnelles personnelles. D’autre part, il offre une aide pratique pour les entreprises, tout en garantissant une exonération sociale sous réserve du respect des plafonds établis.


 

Apprentis et rémunération : modifications prévues par la LFSS 2025

La Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS) pour 2025, adoptée le 17 février 2025, introduit des changements significatifs en matière de rémunération des apprentis. Ces modifications, entrant en vigueur à partir du 1er mars 2025 sous réserve de publication de la loi au mois de février 2025, impactent directement les exonérations salariales et les cotisations sociales applicables.

Baisse des exonérations salariales apprentis

Actuellement, les exonérations salariales des apprentis concernent toute rémunération inférieure ou égale à 79 % du SMIC en vigueur. Cela signifie que cette partie de leur rémunération est totalement exonérée des cotisations salariales légales et conventionnelles. De plus, aucune contribution sociale généralisée (CSG) ou contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) n’était appliquée sur la rémunération des apprentis, indépendamment du montant perçu.

Cependant, à compter du 1er mars 2025, les conditions changent radicalement pour les contrats d’apprentissage nouvellement conclus :

    • La limite d’exonération des cotisations salariales passe de 79 % à 50 % du SMIC : toute rémunération excédant 50 % du SMIC sera désormais soumise aux cotisations salariales traditionnelles.
  • Assujettissement partiel à la CSG et la CRDS : la partie de rémunération dépassant 50 % du SMIC sera soumise à la CSG et à la CRDS, alors qu’auparavant les apprentis bénéficiaient d’une exonération totale à ce titre.

Un impact direct sur le salaire net des apprentis

Concrètement, ces nouvelles dispositions entraînent une diminution du salaire net pour les apprentis payés au-delà de 50 % du SMIC. En effet, les charges sociales, devenues obligatoires sur une partie plus importante de leur rémunération, diminuent automatiquement la somme perçue en main par les apprentis.

Les employeurs ne sont pas légalement tenus de compenser cette perte, ce qui pourrait poser problème pour l’attractivité de l’apprentissage, notamment dans certains secteurs professionnels en tension. À moins d’ajustement du barème de rémunération ou d’une initiative gouvernementale pour compenser ces pertes, ces modifications risquent de faire débat dans les mois à venir.

Cas des contrats signés avant le 1er mars 2025

Pour les contrats d’apprentissage signés avant cette date, les anciennes modalités restent applicables. Ces apprentis continueront à profiter de l’exonération des cotisations salariales dans la limite de 79 % du SMIC, ainsi que d’une exonération totale de la CSG et CRDS. Ce maintien des anciennes règles devrait garantir une transition progressive entre les deux régimes, bien qu’il accroisse potentiellement l’écart entre les anciens et les nouveaux contrats.

Une application mensuelle de la nouvelle limite

La loi ne précise pas encore le mode d’appréciation de la limite des 50 % du SMIC. Cependant, il est probable que les règles actuellement en vigueur, relatives à la limite de 79 % du SMIC, continuent d’être appliquées sur la base suivante :

  • Appréciation mensuelle : il s’agit d’une analyse effectuée mois par mois sans régularisation annuelle.
  • Pas de proratisation en cas d’absence temporaire : l’absence ponctuelle de l’apprenti pour maladie, congé ou autre ne modifie pas la base d’évaluation.
  • Proratisation en cas de contrat démarrant ou s’arrêtant en cours de mois : pour ces cas spécifiques, la limite est ajustée proportionnellement au nombre de jours de travail effectifs dans le mois.

Des clarifications officielles du Bulletin Officiel de la Sécurité Sociale (BOSS) sont attendues pour confirmer ou ajuster ces principes.

Conséquences pour les charges patronales sur la rémunérations des apprentis

La réforme de la LFSS 2025 entraîne également des interrogations concernant les charges patronales. Notamment :

  • Taxe sur les salaires : La part de rémunération désormais soumise à la CSG devrait être incluse dans l’assiette de la taxe sur les salaires pour les employeurs concernés.
  • Forfait social : Bien que les salaires versés aux apprentis soient partiellement exonérés de CSG/CRDS, cela ne les exclut pas du champ du forfait social si des avantages, tels que la participation ou l’intéressement, leur sont attribués.

Un suivi administratif sera essentiel pour ajuster le calcul des charges patronales et éviter d’éventuelles pénalités ou erreurs.