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Réforme du Suivi Médical Renforcé au 1er Octobre 2025

Suivi individuel médical renforcé

À compter du 1er octobre 2025, certains salariés ne sont plus soumis au suivi individuel renforcé de leur état de santé. Cette évolution majeure, introduite par le décret n° 2025-355 du 18 avril 2025, concerne spécifiquement les travailleurs dont le poste requiert une autorisation de conduite ou une habilitation électrique, à condition qu’ils ne soient pas exposés à d’autres risques particuliers justifiant le maintien dans ce dispositif.

 

Le suivi médical en santé au travail vise à prévenir toute altération de la santé des salariés du fait de leur travail. Il s’adapte en fonction des risques liés au poste. Avant cette réforme, le dispositif le plus protecteur était le Suivi Individuel Renforcé (SIR), qui a succédé à l’ancien Suivi Médical Renforcé (SMR) suite à la loi du 8 août 2016.

Les objectifs historiques du Suivi Médical Renforcé

Le SIR a été conçu pour les salariés affectés à des postes présentant des risques particulièrement élevés pour leur santé ou leur sécurité, ou pour celles de tiers. Son cadre légal, antérieur à la réforme, imposait un suivi strict :

  • Un examen médical d’aptitude réalisé par le médecin du travail avant l’affectation au poste.
  • Une périodicité maximale de 4 ans entre deux examens médicaux, avec une visite intermédiaire effectuée par un professionnel de santé au plus tard 2 ans après la visite avec le médecin du travail.
  • La délivrance d’un avis d’aptitude, document indispensable pour que l’employeur puisse maintenir le salarié à son poste à risque.

Ce dispositif concernait notamment les travailleurs exposés à des agents chimiques dangereux (amiante, plomb, agents CMR), à certains risques physiques (rayonnements ionisants, risque hyperbare) ou à des risques de chutes de hauteur lors de montages d’échafaudages. Y étaient également inclus les salariés nécessitant une habilitation électrique ou une autorisation de conduite, catégorie désormais au cœur de la nouvelle réforme.

Décryptage du décret n° 2025-355 du 18 avril 2025

Le pivot de la réforme du suivi médical est le décret n° 2025-355 du 18 avril 2025, relatif au suivi individuel de l’état de santé des travailleurs ainsi qu’à l’autorisation de conduite et aux habilitations électriques. Ce texte réglementaire, publié au Journal Officiel le 19 avril 2025, fixe les nouvelles règles applicables à compter du 1er octobre 2025.

Son objectif est d’optimiser les ressources médicales en santé au travail en concentrant le Suivi Individuel Renforcé (SIR) sur les salariés les plus exposés, tout en adaptant les modalités de suivi pour d’autres catégories de travailleurs.

Les nouvelles dispositions juridiques

La mesure centrale du décret est de sortir certaines catégories de salariés du champ du SIR. Pour ces travailleurs, l’avis d’aptitude périodique est remplacé par un nouveau document : une attestation d’absence de contre-indications médicales.

Caractéristiques de la nouvelle attestation :

  • Délivrance : Elle est établie par le médecin du travail à l’issue d’un examen médical spécifique.
  • Validité : Sa durée de validité est fixée à cinq ans, allongeant considérablement l’échéance par rapport à l’ancien SIR (qui imposait un renouvellement tous les quatre ans maximum).
  • Formalisme : Les modèles précis de cette attestation sont fixés par un arrêté complémentaire, l’arrêté du 26 septembre 2025, garantissant une harmonisation des pratiques.

En cas de refus de délivrance de cette attestation par le médecin du travail, le décret prévoit une voie de recours. L’employeur ou le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes, qui statue selon une procédure accélérée.

Articles du Code du travail impactés

Le décret modifie directement plusieurs articles clés du Code du travail pour intégrer ce nouveau dispositif. Les principaux articles concernés sont ceux régissant l’autorisation de conduite et l’habilitation électrique.

Article modifié Objet de la modification Nouveau régime au 1er octobre 2025
Article R. 4323-56 Autorisation de conduite pour certains équipements de travail (grues, chariots, PEMP, etc.). La délivrance de l’autorisation de conduite par l’employeur est désormais subordonnée à la présentation par le salarié de l’attestation quinquennale d’absence de contre-indications.
Article R. 4544-9 Habilitation pour les opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage. L’habilitation du travailleur par l’employeur est conditionnée à la détention de cette même attestation médicale.
Obligation de l’employeur Détails et références
Vérification Avant de délivrer une autorisation de conduite ou une habilitation électrique, l’employeur doit s’assurer que le salarié détient une attestation en cours de validité.
Conservation L’employeur doit conserver une copie de l’attestation. Ce document doit être tenu à la disposition de l’inspection du travail et des agents des services de prévention des organismes de sécurité sociale.
Suivi des échéances Il incombe à l’employeur de suivre la date d’expiration de chaque attestation (cinq ans après sa délivrance) pour s’assurer que le salarié effectue un nouvel examen médical avant l’échéance.

Ces modifications créent une distinction nette : l’aptitude au poste, évaluée dans le cadre général du suivi médical, et l’absence de contre-indication à une tâche spécifique (conduire ou réaliser des opérations électriques), validée par cette nouvelle attestation.

Période transitoire et portée de la réforme

Le décret organise une transition pour les salariés déjà suivis en SIR. Les avis d’aptitude délivrés avant le 1er octobre 2025 restent valables et tiennent lieu d’attestation jusqu’à leur date d’échéance, dans une limite maximale de cinq ans après leur délivrance. Cette mesure permet une mise en place progressive de la réforme sans remettre en cause immédiatement les suivis en cours.

La portée du décret est donc ciblée : il ne supprime pas le SIR, mais le réserve aux postes présentant des risques avérés autres que la seule nécessité d’une autorisation de conduite ou d’une habilitation électrique. Les salariés exposés à des agents chimiques dangereux (CMR), au risque hyperbare ou à l’amiante, par exemple, demeurent sous le régime du Suivi Individuel Renforcé classique.

Catégories de salariés désormais exonérées

 

À compter du 1er octobre 2025, le Suivi Individuel Renforcé (SIR) n’est plus systématique pour deux grandes catégories de salariés, à condition que leur poste n’implique pas d’autres risques spécifiques justifiant ce régime (comme l’exposition à l’amiante ou aux agents CMR). La réforme cible précisément les travailleurs dont les missions exigent une autorisation de conduite ou une habilitation électrique.

L’objectif de cette mesure, introduite par le décret n° 2025-355 du 18 avril 2025, est de réallouer les ressources de la médecine du travail vers les risques les plus élevés, en considérant que pour ces deux catégories, un examen initial approfondi est plus pertinent qu’un suivi périodique intensif.

Salariés nécessitant une autorisation de conduite

La première catégorie de salariés sortant du SIR regroupe tous ceux dont la mission impose la conduite d’équipements de travail mobiles automoteurs et d’équipements de levage. Pour ces postes, l’employeur doit délivrer une autorisation de conduite, qui sera désormais conditionnée par la présentation d’une attestation quinquennale d’absence de contre-indications médicales.

Équipements de travail concernés :

Cette exemption concerne une large gamme d’engins couramment utilisés dans des secteurs comme le BTP, la logistique, l’industrie ou l’événementiel. La liste inclut notamment :

  • Les chariots automoteurs de manutention à conducteur porté (par exemple, les chariots élévateurs de type CACES® R489).
  • Les Plates-formes Élévatrices Mobiles de Personnes (PEMP), aussi connues sous le nom de nacelles (CACES® R486).
  • Les grues mobiles (CACES® R483) et les grues à tour (CACES® R487).
  • Les engins de chantier télécommandés ou à conducteur porté (CACES® R482), comme les pelles hydrauliques, les chargeuses ou les bouteurs.
  • Les ponts roulants et portiques.

Il est important de noter que cette exemption ne s’applique pas aux tracteurs agricoles et forestiers, qui suivent leur propre réglementation. Pour tous les autres équipements listés, le suivi périodique renforcé est remplacé par l’examen unique aboutissant à l’attestation valable cinq ans.

Salariés titulaires d’une habilitation électrique

La seconde catégorie de salariés exonérés du SIR est celle des travailleurs qui doivent être titulaires d’une habilitation électrique pour effectuer leurs missions en toute sécurité. L’habilitation, délivrée par l’employeur, reconnaît la capacité d’un salarié à accomplir des tâches d’ordre électrique ou non électrique dans un environnement à risque électrique.

Opérations électriques visées par l’exemption :

Le décret cible spécifiquement les salariés habilités pour réaliser des opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage, comme défini par le Code du travail.

  • Travaux sous tension : Il s’agit des opérations où le travailleur entre en contact direct avec des pièces nues sous tension.
  • Travaux au voisinage de pièces nues sous tension : Ces opérations sont réalisées dans une zone où le risque de contact accidentel avec une pièce sous tension est élevé.

Pour ces salariés, l’habilitation délivrée par l’employeur sera, elle aussi, conditionnée par la présentation de l’attestation médicale d’absence de contre-indications, valable cinq ans. Cela concerne un grand nombre de professionnels, des électriciens de maintenance aux techniciens intervenant sur des réseaux ou des armoires électriques.

En résumé, si le seul risque particulier justifiant le SIR pour un salarié était la nécessité de conduire un engin ou d’être habilité électriquement, ce salarié basculera automatiquement vers un suivi adapté (SIA) au 1er octobre 2025, avec l’obligation de détenir l’attestation médicale adéquate.

Nouvelles obligations et attestation médicale

La réforme du 1er octobre 2025 remplace le Suivi Individuel Renforcé (SIR) pour certains salariés par un dispositif plus souple : une attestation d’absence de contre-indications médicales. Ce nouveau document, au cœur du décret n° 2025-355, modifie en profondeur les obligations de suivi pour les employeurs et les salariés concernés.

Ce système vise à certifier la capacité médicale d’un travailleur à effectuer des tâches spécifiques (conduite ou habilitation électrique) via un examen unique, dont la validité est étendue à cinq ans.

La procédure de délivrance de l’attestation

L’obtention de cette attestation suit un parcours médical et administratif précis, initié avant l’affectation du salarié à un poste nécessitant une autorisation de conduite ou une habilitation électrique.

L’examen médical par le médecin du travail

Le point de départ est un examen médical réalisé exclusivement par le médecin du travail. Contrairement aux visites périodiques du SIR, cet examen a pour unique objectif de vérifier l’absence de conditions médicales incompatibles avec les tâches de conduite ou les opérations électriques visées.Le médecin du travail évalue l’aptitude du salarié en se basant sur les risques spécifiques de la fonction. À l’issue de cet examen, il délivre l’attestation au salarié.

Le formalisme de l’attestation

Pour garantir l’uniformité sur le territoire national, le contenu et le format de ce document sont strictement encadrés. L’arrêté du 26 septembre 2025 a fixé les modèles officiels que les services de prévention et de santé au travail doivent utiliser.L’attestation doit notamment mentionner :

  • L’identité du salarié et du médecin du travail.
  • La nature de la tâche visée (conduite d’équipements spécifiques ou habilitation électrique).
  • La confirmation de l’absence de contre-indications médicales.
  • Sa date de délivrance et sa durée de validité de cinq ans.

Obligations de l’employeur : conservation et suivi

 

Avec ce nouveau dispositif, les responsabilités de l’employeur évoluent. Il n’est plus question de s’assurer du renouvellement d’un avis d’aptitude tous les quatre ans, mais de gérer la validité de cette nouvelle attestation quinquennale.

Que faire en cas de refus de délivrance ?

Si le médecin du travail estime qu’il existe une contre-indication et refuse de délivrer l’attestation, le salarié ne peut pas être affecté au poste concerné. Le décret prévoit une procédure de contestation pour l’employeur ou le salarié.La partie qui souhaite contester la décision du médecin du travail peut saisir le conseil de prud’hommes. Celui-ci statue en urgence selon une procédure accélérée pour confirmer ou infirmer la décision médicale.

 

En sortant ces catégories du SIR, l’objectif est de permettre aux médecins du travail de concentrer leur temps et leur expertise sur la prévention primaire et le suivi des salariés exposés à des risques jugés plus complexes ou plus lourds, comme les agents chimiques dangereux (CMR), l’amiante ou le risque hyperbare. La réforme vise donc un meilleur ciblage du suivi en fonction de la nature réelle des risques professionnels.

Opportunités : quels avantages pour les entreprises et les salariés ?

Cet allègement procédural génère des bénéfices notables, tant pour les employeurs que pour les travailleurs concernés, bien qu’il appelle également à une certaine vigilance.

Pour les entreprises :

  • Simplification administrative : Le passage d’un suivi périodique (tous les 4 ans maximum) à une attestation valable cinq ans réduit la charge de planification et de suivi des visites médicales.
  • Optimisation du temps de travail : Moins de visites médicales obligatoires signifie moins d’absences des salariés pour ce motif, optimisant ainsi le temps de production.
  • Recentrage sur la prévention : Les services de santé au travail, plus disponibles, peuvent renforcer leurs actions de prévention directement en entreprise (études de poste, sensibilisation, etc.), en cohérence avec l’évaluation des risques.

Pour les salariés :

  • Moins de contraintes : La fréquence réduite des examens médicaux obligatoires allège l’emploi du temps des salariés concernés.
  • Une vigilance accrue sur l’aptitude : La réforme crée une distinction entre l’aptitude générale au poste de travail et l’absence de contre-indication à une fonction précise. Cela peut soulever des questions sur la gestion de l’aptitude globale d’un salarié en cas de problème de santé survenant entre deux échéances quinquennales, un point qui nécessitera un dialogue attentif avec le service de santé au travail.

Pour les employeurs, cette transition implique une adaptation des processus de suivi et une vigilance accrue sur la gestion des nouvelles attestations.

 

NAF 2025, une refonte des codes APE

NAF 2025 code APE

À partir du 1er janvier 2027, une révolution silencieuse mais significative transformera le paysage administratif français : l’adoption de la NAF 2025 (Nomenclature d’Activités Française). Cette mise à jour majeure impactera directement tous les codes APE (Activité Principale Exercée) des entreprises françaises, avec des conséquences importantes en matière de gestion de la paie et de conformité sociale

Pourquoi Cette Réforme des Codes APE ?

Harmonisation Internationale et Évolution Économique

Cette révision s’inscrit dans un processus de révision d’ensemble des nomenclatures d’activités aux niveaux mondial et européen, conduit entre 2019 et 2023. La France aligne ainsi sa classification sur les normes européennes (NACE) et internationales (CITI) pour faciliter les comparaisons et les échanges de données

La NAF 2025 vise également à mieux refléter les évolutions du tissu économique, en intégrant notamment :

  • Les activités émergentes liées à la transition énergétique

  • Le développement du digital et des nouvelles technologies

  • L’évolution des méthodes de production et des organisations

  • Les nouveaux modèles économiques

Structure de la Nouvelle Nomenclature

La NAF 2025 introduit plus de 170 nouvelles sous-classes spécifiques à la France, portant le nombre total de codes APE à 747, contre 732 auparavant. Cette granularité accrue permet une lecture plus fine des secteurs d’activité et facilite l’analyse statistique

Calendrier de Mise en Œuvre

Étapes Clés de la Transition

2025 : Déploiement dans les productions statistiques de l’INSEE

Janvier 2026 : Début de l’attribution des nouveaux codes APE selon la NAF 2025

Toute l’année 2026 : Période de transition où le répertoire Sirene affichera à la fois l’ancien et le nouveau code APE pour chaque entreprise

1er janvier 2027 : Entrée en vigueur définitive de la NAF 2025 comme nomenclature de référence

Impact Majeur sur la Gestion de la Paie

Conséquences Directes sur les Bulletins de Paie

Le changement de code APE aura des répercussions immédiates sur la gestion de la paie, car le code APE doit obligatoirement figurer sur les bulletins de salaire. Cette modification touchera potentiellement :

Convention Collective Applicable

Le code APE constitue la première information dont les caisses compétentes disposent pour apprécier l’activité exercée. Un changement de code peut entraîner

  • Modification de la convention collective applicable

  • Adaptation des grilles salariales et des avantages sociaux

  • Révision des conditions de travail (durée, organisation, etc.)

Cotisations Sociales et Tarification

Les implications financières sont considérables :

  • Modification du taux d’accident du travail selon le secteur d’activité

  • Évolution des cotisations URSSAF spécifiques à certaines branches

  • Impact sur la contribution aux caisses de congés payés (notamment dans le BTP)

Obligations Employeur en Matière de Paie

Mise à Jour des Systèmes de Paie

Les employeurs devront impérativement :

  • Mettre à jour leurs logiciels de paie avant le 1er janvier 2027

  • Former leurs équipes à la nouvelle codification

  • Vérifier la cohérence entre le nouveau code APE et l’activité réellement exercée

Gestion de la Période de Transition

Pendant l’année 2026, les gestionnaires de paie devront :

  • Surveiller l’évolution du code APE de leur entreprise

  • Anticiper les changements de convention collective

Conséquences Opérationnelles pour les Entreprises

Risques de Non-Conformité

Un code APE erroné peut avoir des conséquences importantes dans plusieurs domaines

  • Tarification AT/MP (Accidents du Travail/Maladies Professionnelles)

  • Application d’une convention collective inadéquate

  • Montant de la contribution à l’assurance chômage

  • Accès à certaines aides publiques

Procédures de Contestation et Modification

L’INSEE organisera une concertation après avoir attribué les nouveaux codes mais avant la bascule définitive. Les entreprises pourront contester leur nouveau code APE selon la procédure habituelle de révision

Il faut s’attendre à un pic de contestations durant cette période de transition, nécessitant une préparation particulière des services administratifs.

Préparation et Accompagnement

Outils Mis à Disposition

L’INSEE propose plusieurs ressources pour faciliter la transition

  • Structure complète de la NAF 2025

  • Notes explicatives détaillant chaque catégorie

  • Table de correspondance entre l’ancienne et la nouvelle NAF

Recommandations pour les Gestionnaires de Paie

Pour anticiper efficacement cette transition :

Dès maintenant :

  • Vérifier la cohérence entre l’activité réelle et le code APE actuel

  • Analyser l’impact potentiel sur les conventions collectives

  • Évaluer les conséquences financières (cotisations, tarification AT/MP)

Courant 2026 :

  • Surveiller l’attribution du nouveau code APE

  • Préparer les modifications des systèmes de paie

  • Former les équipes aux nouvelles codifications

Avant janvier 2027 :

  • Valider la conformité des bulletins de paie

  • Mettre à jour toute la documentation RH

  • Tester les nouveaux paramètres de paie

Enjeux Stratégiques et Opportunités

Amélioration de la Visibilité Sectorielle

La nouvelle nomenclature offre une opportunité de repositionnement pour les entreprises dont l’activité était mal classée. Une meilleure identification sectorielle peut faciliter :

  • L’accès à des dispositifs d’aide spécifiques

  • Le ciblage commercial et la prospection B2B

  • L’analyse concurrentielle et le benchmarking

Impact sur la Gestion des Ressources Humaines

Au-delà de la paie, cette évolution influence :

  • Le recrutement et la définition des profils de poste

  • La formation professionnelle et les obligations sectorielles

  • La négociation collective et les accords d’entreprise

 Une Transition à Anticiper Dès Maintenant

La révision de la NAF 2025 représente bien plus qu’un simple changement administratif. Pour les gestionnaires de paie, cette évolution constitue un défi opérationnel majeur qui nécessite une préparation minutieuse et une veille constante.

L’enjeu principal réside dans la continuité de service : assurer la conformité des bulletins de paie tout en gérant les transitions de conventions collectives et l’évolution des cotisations sociales. Les entreprises qui anticipent dès aujourd’hui cette transformation disposeront d’un avantage concurrentiel, tandis que celles qui attendent la dernière minute s’exposent à des risques de non-conformité et à des coûts supplémentaires.

La période de transition de 2026  permettra aux organisations de tester, ajuster et valider leurs nouveaux processus de paie avant l’entrée en vigueur définitive en 2027. Une préparation proactive garantira une transition fluide et sécurisée vers cette nouvelle ère de la classification des activités économiques françaises.

 

 

Contributions Conventionnelles collectées par l’Urssaf en 2026

Cotisations 2026

À compter du 1er janvier 2026, l’Urssaf et la MSA assureront le recouvrement des contributions conventionnelles de dialogue social et, pour certaines branches, de formation professionnelle, marquant une étape décisive vers la simplification et la sécurisation des financements paritaires.

Cette réforme, encadrée par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, vise à centraliser la collecte via la Déclaration Sociale Nominative (DSN), à harmoniser les processus pour les entreprises et à garantir la fiabilité des flux financiers destinés aux partenaires sociaux.

Sept branches professionnelles pionnières ont déjà acté ce transfert, qui deviendra effectif pour les rémunérations de janvier 2026, avec une première exigibilité en février 2026.

Points Clés :

  • Cadre Légal : La centralisation est rendue possible par la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023. Un arrêté du 27 juin 2025 précise les modalités, fixant un montant minimal de collecte de 100 000 € par contribution et par an, et une durée minimale de 8 ans pour les conventions de recouvrement signées entre les branches et l’Urssaf.
  • Modalités Déclaratives : Les employeurs devront déclarer mensuellement ces contributions via la DSN. Des rubriques spécifiques ont été créées : la rubrique `140` pour la contribution au dialogue social et la `141` pour la contribution à la formation professionnelle.
  • Branches Concernées : Sept branches professionnelles sont engagées dans cette première vague de transfert pour leur contribution au dialogue social : industries du cartonnage, boulangerie-pâtisserie artisanale, charcuterie de détail, pâtisserie, confiserie-chocolaterie-biscuiterie, optique-lunetterie de détail, et hôtels, cafés, restaurants (HCR).
  • Cas Spécifique de la Branche HCR : La branche des hôtels, cafés, restaurants (IDCC 1979) a étendu le dispositif en confiant également à l’Urssaf le recouvrement de sa contribution conventionnelle à la formation professionnelle. Le taux de cette contribution évoluera progressivement : 0,20 % en 2026, 0,35 % en 2027, puis 0,50 % à partir de 2028.

Cette réforme structurelle modernise la collecte des contributions en s’appuyant sur l’outil unifié de la DSN, ce qui devrait réduire la charge administrative des entreprises et renforcer la visibilité sur les financements du dialogue social et de la formation. L’Urssaf a publié un guide pratique pour accompagner les déclarants dans cette transition.## Mécanisme de la centralisation via l’Urssaf

La centralisation du recouvrement des contributions conventionnelles à compter du 1er janvier 2026 repose sur un mécanisme unifié et dématérialisé, orchestré via la Déclaration Sociale Nominative (DSN). Ce système a été conçu pour simplifier les démarches des employeurs, tout en renforçant la traçabilité et la sécurisation des fonds collectés pour le dialogue social et la formation professionnelle. L’ensemble du processus, de la déclaration au paiement, est intégré dans le flux mensuel de la paie, alignant ces contributions sur les modalités des cotisations sociales légales déjà gérées par l’Urssaf.

La Déclaration Sociale Nominative (DSN) comme pilier central

Le transfert du recouvrement s’appuie intégralement sur la DSN, qui devient le vecteur unique de déclaration pour les entreprises des branches concernées. Chaque mois, les employeurs devront y intégrer les montants dus au titre des contributions conventionnelles.

  • Déclaration mensuelle : Les contributions doivent être déclarées mensuellement, pour les périodes de rémunération courant à partir de janvier 2026.
  • Assiette de calcul : L’assiette de calcul de ces contributions est identique à celle utilisée pour les cotisations de Sécurité sociale, ce qui simplifie leur calcul en paie.
  • Codes et rubriques dédiés : Pour assurer une identification claire, des codes types de personnel (CTP) et des rubriques spécifiques ont été créés dans la DSN.
    • Rubrique `140` : Contribution conventionnelle de dialogue social.
    • Rubrique `141` : Contribution conventionnelle de formation professionnelle.
    • Les employeurs devront renseigner ces informations au sein du bloc `S21.G00.23 – Cotisation agrégée` de la DSN, en indiquant le taux applicable à leur entreprise.

Calendrier de versement et exigibilité

Le calendrier de paiement est calqué sur celui des autres cotisations sociales, assurant une gestion de trésorerie unifiée pour les entreprises.

  • Première échéance : La première déclaration concernera la période d’emploi de janvier 2026.
  • Date de paiement : Le versement devra être effectué au plus tard à l’échéance DSN habituelle de l’entreprise, soit le 5 ou le 15 février 2026 pour la première collecte.
  • Périodes antérieures : Il est crucial de noter que ce transfert ne concerne que les contributions dues à partir de 2026. Les contributions relatives aux années 2025 et antérieures restent gérées par les organismes collecteurs désignés précédemment par les branches.

Modalités pratiques pour les employeurs

Pour se conformer à cette nouvelle obligation, les employeurs doivent suivre plusieurs étapes clés. La correcte identification de la convention collective est fondamentale, car elle détermine l’obligation de cotiser et le taux applicable.

Identification et application du taux

L’Identifiant de Convention Collective (IDCC) est la clé d’entrée du dispositif. C’est sur la base de cet identifiant que l’obligation de déclaration est établie.

  • Référentiel des taux : Un référentiel officiel, maintenu par la Direction Générale du Travail (DGT) et la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP), sera publié sur le site de l’Urssaf. Il listera, pour chaque IDCC, les taux de contribution applicables.
  • Modulation des taux : Les accords de branche peuvent prévoir des taux différents en fonction de seuils d’effectifs (par exemple, moins de 11 salariés, 11 à 50, etc.). Il incombe à l’employeur de déterminer et d’appliquer le taux correspondant à sa situation.

Accompagnement et outils

L’Urssaf a mis en place des ressources pour guider les entreprises dans cette transition. Un guide détaillé destiné aux déclarants a été publié en septembre 2025, fournissant des instructions précises sur les modalités déclaratives. Ce document constitue la référence principale pour les services de paie et les experts-comptables. En cas d’anomalies détectées dans la DSN, le service « Suivi DSN » de l’Urssaf informera l’employeur pour permettre une correction rapide, avant même l’échéance de paiement, afin d’éviter des régularisations ultérieures.

Branches concernées et évolutions récentes

À ce jour, sept branches professionnelles ont officiellement engagé le transfert du recouvrement de leurs contributions conventionnelles vers l’Urssaf à compter du 1er janvier 2026. Cette décision, formalisée par des accords de branche étendus, concerne principalement le financement du dialogue social, avec une exception notable pour le secteur des hôtels, cafés, restaurants (HCR), qui inclut également sa contribution à la formation professionnelle.

Liste des branches pionnières et taux applicables

La première vague de centralisation concerne des secteurs variés, chacun ayant défini un taux de contribution spécifique pour le financement de son dialogue social. Les employeurs de ces branches devront impérativement vérifier leur Identifiant de Convention Collective (IDCC) pour s’assurer de leur assujettissement et paramétrer correctement leur logiciel de paie.

Le GIP-MDS (Groupement d’Intérêt Public – Modernisation des Déclarations Sociales) a confirmé dès juillet 2025 la liste des premières branches engagées dans ce transfert. Les taux fixés sont calculés sur la même assiette que les cotisations de Sécurité sociale.

Tableau récapitulatif des contributions conventionnelles recouvrées par l’Urssaf en 2026

Branche Professionnelle IDCC Contribution Dialogue Social (Taux 2026) Contribution Formation Professionnelle (Taux 2026)
Industries du cartonnage 0489 0,02 % Non concernée
Boulangerie-pâtisserie artisanale 0843 0,25 % ou 0,65 % (selon l’accord applicable) Non concernée
Charcuterie de détail 0953 0,45 % Non concernée
Pâtisserie 1267 0,28 % Non concernée
Détaillants, détaillants-fabricants et artisans de la confiserie, chocolaterie, biscuiterie 1286 0,15 % Non concernée
Optique-lunetterie de détail 1431 0,08 % Non concernée
Hôtels, cafés, restaurants (HCR) 1979 0,05 % 0,20 %
Année Taux Applicable
2026 0,20 %
2027 0,35 %
2028 et années suivantes 0,50 %

 

Spécificités par secteur

Au-delà des taux, les finalités de ces contributions sont définies par les partenaires sociaux de chaque branche. Elles visent principalement à financer les instances paritaires, former les représentants syndicaux et patronaux, et mener des études sectorielles pour mieux appréhender les enjeux de la profession.

Le cas particulier de la branche HCR

La branche des hôtels, cafés, restaurants (IDCC 1979) se distingue par l’ampleur de sa démarche. En plus de confier à l’Urssaf le recouvrement de sa contribution au dialogue social (fixée à 0,05 %), elle a fait le choix stratégique d’y adjoindre sa contribution conventionnelle à la formation professionnelle.

Cette décision marque une volonté de créer un système de collecte totalement unifié, facilitant la gestion pour les employeurs et sécurisant les financements pour les actions de formation. Le taux de cette contribution formation est évolutif, démontrant une ambition à long terme pour le développement des compétences :

  • 0,20 % en 2026
  • 0,35 % en 2027
  • 0,50 % à partir de 2028

Les fonds collectés au titre de la formation professionnelle conventionnelle permettent de financer des actions ciblées, comme le développement de la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), le financement du tutorat ou des formations spécifiques aux métiers du secteur.

 

Boulangerie-Pâtisserie : des taux multiples

La branche de la boulangerie-pâtisserie artisanale (IDCC 0843) présente la particularité d’avoir des taux différents, fixés à 0,25 % ou 0,65 % selon les dispositions de l’accord applicable à l’entreprise. Cette complexité souligne l’importance pour les employeurs du secteur de se référer précisément à leur accord pour déterminer le taux correct à déclarer en DSN. Cette centralisation fait suite à la réforme initiée par l’ordonnance n° 2021-797, qui a acté la fin du recouvrement par les anciens organismes collecteurs au 31 décembre 2025.

Cette première liste de branches n’est pas exhaustive et pourrait s’allonger. La loi permet en effet à toutes les branches professionnelles qui le souhaitent de confier ce recouvrement à l’Urssaf, sous réserve de la signature d’un accord de branche étendu et du respect des conditions fixées par la réglementation, notamment un montant minimal de collecte de 100 000 € par an.

Focus sur la branche HCR

La branche des hôtels, cafés, restaurants (HCR) se distingue nettement des autres secteurs engagés dans la réforme du recouvrement des contributions conventionnelles. En choisissant de transférer à l’Urssaf non seulement sa contribution au dialogue social mais également celle dédiée à la formation professionnelle, la branche HCR (IDCC 1979) adopte une démarche de centralisation complète et ambitieuse, unique parmi les sept branches pionnières. Cette décision stratégique vise à créer un système de collecte unifié, source de simplification administrative majeure pour les employeurs et de sécurisation accrue des financements pour les partenaires sociaux.

Une double contribution pour une gestion simplifiée

À compter du 1er janvier 2026, les entreprises du secteur HCR devront déclarer et verser deux contributions conventionnelles distinctes via la Déclaration Sociale Nominative (DSN), en plus de leurs cotisations légales habituelles.

  • Contribution au dialogue social : Fixée à un taux de 0,05 %, elle est destinée à financer les instances paritaires et les actions de négociation collective de la branche.
  • Contribution à la formation professionnelle : Cette contribution, spécifique à la branche HCR dans ce dispositif de transfert, sera déclarée via la rubrique DSN `141`. Elle est essentielle pour financer des actions de formation ciblées, le développement des compétences, la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) et le tutorat, des enjeux cruciaux pour un secteur en tension sur le recrutement.

Le choix d’un guichet unique via l’Urssaf pour ces deux contributions représente un avantage considérable pour les employeurs du secteur, souvent des TPE-PME. Il met fin à la multiplicité des organismes collecteurs et des échéanciers de paiement, en alignant ces versements sur le calendrier unifié de la DSN.

Une ambition progressive pour la formation professionnelle

La particularité la plus notable de la démarche HCR réside dans la mise en place d’un taux évolutif pour sa contribution conventionnelle à la formation professionnelle. Cette progressivité témoigne d’une vision à long terme et d’un investissement croissant dans le capital humain de la branche.

Tableau de l’évolution du taux de contribution formation HCR

| Année | Taux Applicable | | :— | :— | | 2026 | 0,20 % | | 2027 | 0,35 % | | 2028 et années suivantes | 0,50 % |

Source : Urssaf

Cette montée en charge progressive permettra de financer de manière pérenne et renforcée le développement des compétences, l’attractivité des métiers et l’adaptation des qualifications aux nouvelles attentes des clients et aux mutations du secteur (digitalisation, transition écologique, etc.). Pour les entreprises, cette trajectoire claire offre une visibilité sur l’évolution de leurs charges, leur permettant d’anticiper et d’intégrer cet investissement dans leur stratégie financière.

Bénéfices et implications pratiques pour les employeurs HCR

La centralisation via l’Urssaf offre des avantages concrets et immédiats pour les gestionnaires et services de paie des hôtels, cafés et restaurants.

  • Simplification administrative : Un seul interlocuteur (l’Urssaf), une seule déclaration (la DSN) et un seul paiement mensuel pour l’ensemble des cotisations et contributions sociales, qu’elles soient légales ou conventionnelles.
  • Fiabilisation des processus : L’intégration au flux DSN, qui fait l’objet de contrôles de cohérence automatisés par l’Urssaf, réduit le risque d’erreurs déclaratives et de contentieux ultérieurs.
  • Sécurisation des financements : La régularité de la collecte mensuelle par l’Urssaf garantit un flux de financement stable et prévisible pour les actions de dialogue social et de formation professionnelle pilotées par les partenaires sociaux de la branche.

Concrètement, les employeurs du secteur HCR devront s’assurer dès fin 2025 que leur logiciel de paie est correctement paramétré pour intégrer ces deux nouvelles lignes de cotisation. Il leur faudra appliquer le taux de 0,05 % en rubrique `140` (dialogue social) et le taux de 0,20 % en rubrique `141` (formation) pour les salaires versés à partir de janvier 2026, avec une première exigibilité le 5 ou le 15 février 2026.

Avantages et défis de la centralisation

La centralisation du recouvrement des contributions conventionnelles par l’Urssaf à partir de 2026 représente une transformation majeure, porteuse d’avantages significatifs en matière de simplification et de fiabilité, mais également de défis notables pour les employeurs et les partenaires sociaux. Cette réforme vise à optimiser un système de collecte historiquement fragmenté, mais son succès dépendra de la capacité des acteurs à s’adapter aux nouvelles exigences.

Les avantages attendus de la réforme

La mutualisation de la collecte via un acteur étatique unique comme l’Urssaf promet des gains d’efficacité substantiels pour l’ensemble de l’écosystème.

Pour les employeurs : simplification et unification

L’avantage le plus direct pour les entreprises est la simplification drastique des démarches administratives. La centralisation met fin à la gestion de multiples collecteurs, déclarations et échéanciers.

  • Un interlocuteur unique : Les entreprises n’auront plus qu’un seul point de contact, l’Urssaf, pour la quasi-totalité de leurs cotisations et contributions sociales, qu’elles soient légales ou conventionnelles.
  • Une déclaration unifiée : L’intégration complète dans la Déclaration Sociale Nominative (DSN) permet de regrouper toutes les obligations déclaratives sur un seul support mensuel, réduisant ainsi la charge de travail et le risque d’oubli.
  • Fiabilité et sécurité juridique : En s’appuyant sur les processus de contrôle de la DSN, les entreprises bénéficient d’une meilleure sécurité juridique. Le service « Suivi DSN » de l’Urssaf permet de détecter et corriger les anomalies en amont, limitant les risques de redressement. La doctrine officielle, centralisée dans le Bulletin Officiel de la Sécurité Sociale (BOSS), offre un référentiel opposable à l’administration, renforçant la prévisibilité pour les cotisants.

Pour les partenaires sociaux : fiabilité et sécurisation des financements

Pour les organisations syndicales et patronales, la régularité et la fiabilité de la collecte sont des enjeux cruciaux. La centralisation par l’Urssaf est perçue comme une garantie de pérennité pour le financement de leurs actions.

  • Sécurisation des flux financiers : La puissance de recouvrement de l’Urssaf et la régularité des collectes mensuelles assurent un flux de trésorerie stable et prévisible, essentiel pour financer le dialogue social et les projets de formation professionnelle.
  • Optimisation des coûts de collecte : La mutualisation du recouvrement à grande échelle devrait permettre de réduire les frais de gestion qui étaient auparavant supportés par chaque branche pour son propre système de collecte.
  • Transparence accrue : L’utilisation d’un système standardisé et tracé via la DSN offre une meilleure visibilité sur les montants collectés, renforçant la transparence de la gestion paritaire.

Pour les employeurs : une phase d’adaptation critique

Le principal défi pour les entreprises réside dans la mise en conformité de leurs systèmes de paie avant l’échéance du 1er janvier 2026.

  • Paramétrage des logiciels de paie : Les employeurs et leurs experts-comptables doivent s’assurer que leurs outils sont capables de gérer les nouvelles rubriques DSN (`140` et `141`) et d’appliquer les taux corrects en fonction de l’IDCC et de l’effectif de l’entreprise. Cette mise à jour est cruciale, notamment pour les branches avec des taux modulés ou multiples comme la boulangerie-pâtisserie.
  • Responsabilité de l’employeur : Contrairement à un système où l’organisme collecteur appelait les fonds, la DSN place la responsabilité de la déclaration et du calcul du bon taux directement sur l’employeur. Toute erreur de taux ou d’assiette sera de son ressort.
  • Gestion des périodes transitoires : Les entreprises devront gérer en parallèle, pendant un temps, le solde des contributions 2025 avec les anciens collecteurs et le démarrage du nouveau système avec l’Urssaf pour 2026.

Pour les partenaires sociaux et l’Urssaf : coordination et gouvernance

Le défi pour les instances paritaires et l’Urssaf est d’ordre organisationnel et technique.

  • Complexité de la redistribution : Si l’Urssaf centralise la collecte, elle devra ensuite reverser les fonds à l’Association pour la Gestion du Fonds Paritaire National (AGFPN), qui les répartira entre les différentes organisations bénéficiaires. La mise en place de ce circuit de redistribution doit être sans faille pour ne pas retarder le financement des actions.
  • Cadre conventionnel strict : La convention de recouvrement signée entre les branches et l’Urssaf impose des contraintes, comme une durée minimale de 8 ans et un montant de collecte annuel d’au moins 100 000 €. Ces exigences pourraient représenter un frein pour les plus petites branches souhaitant rejoindre le dispositif.
  • Adaptation des systèmes d’information : L’Urssaf doit adapter ses systèmes pour intégrer ces nouvelles contributions, gérer le référentiel des taux par IDCC et assurer la fiabilité du processus de reversement. Cela représente un investissement technique et organisationnel conséquent.## Conclusion et perspectives

La centralisation du recouvrement des contributions conventionnelles de dialogue social et de formation professionnelle par l’Urssaf au 1er janvier 2026 marque une évolution structurelle vers la simplification administrative et la sécurisation des financements paritaires. Cette réforme, s’appuyant sur la Déclaration Sociale Nominative (DSN) comme vecteur unique, vise à unifier les processus de déclaration et de paiement pour les entreprises des branches concernées. Points Clés :

  • Le cadre réglementaire, défini par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 et un arrêté de juin 2025, impose des modalités précises : déclaration mensuelle en DSN via les rubriques dédiées `140` (dialogue social) et `141` (formation), avec une première exigibilité en février 2026.
  • Sept branches professionnelles sont pionnières dans ce transfert pour leur contribution au dialogue social. La branche des Hôtels, Cafés, Restaurants (HCR) se distingue en y ajoutant sa contribution à la formation professionnelle, dont le taux augmentera progressivement de 0,20 % en 2026 à 0,50 % en 2028.
  • L’adhésion au dispositif est conditionnée par la signature d’une convention de recouvrement d’une durée minimale de 8 ans et un seuil de collecte annuel de 100 000 € par contribution, des contraintes qui pourraient influencer la capacité des plus petites branches à rejoindre le système.
  • Cette réforme transfère la pleine responsabilité du calcul et de l’application du taux de contribution à l’employeur, qui devra s’assurer du paramétrage correct de son logiciel de paie en fonction de son IDCC et de son effectif, et gérer la transition avec les anciens organismes collecteurs pour les périodes antérieures à 2026.

La prochaine étape pour les branches non encore engagées sera d’évaluer l’opportunité de rejoindre ce dispositif, tandis que les entreprises concernées doivent anticiper les adaptations techniques et organisationnelles nécessaires pour être conformes dès janvier 2026.