Avec les réformes prévues en 2025, France Travail introduit également des modifications significatives liées au mode de calcul des indemnités, notamment en abandonnant les versements en fonction des jours réels du mois. Décryptons ces règles en détail.
Les trois types de délais avant le versement des allocations chômage
1. Le délai d’attente incompressible
Le délai d’attente de 7 jours s’applique automatiquement et invariablement. Ce délai débute dès l’inscription comme demandeur d’emploi sur la plateforme de France Travail. Vous devez donc patienter au moins une semaine avant de percevoir vos indemnités, quelle que soit la cause de la rupture de votre contrat (licenciement, fin de CDD, rupture conventionnelle…). Ce délai n’est appliqué qu’une seule fois par période de 12 mois, à condition que vous ayez été inscrit récemment comme demandeur d’emploi
Bon à savoir : Si vous vous inscrivez après l’expiration des différés d’indemnisation (congés payés et spécifique), le délai d’attente ne commence qu’à la date de votre inscription.
2. Le différé d’indemnisation « congés payés »
Le différé congés payés s’applique si vous avez perçu une indemnité compensatrice de congés payés à la fin de votre contrat de travail. Ces congés non pris mais payés par l’employeur retardent le versement des allocations chômage. Pour calculer ce différé, France Travail divise le montant brut de l’indemnité compensatrice de congés payés par votre salaire journalier de référence. La durée du différé résultante est limitée à un maximum de 30 jours calendaires
Exemple : Si vous avez reçu une indemnité compensatrice de 900 € et que votre salaire journalier de référence est de 60 €, le différé sera de 15 jours (900 ÷ 60). Ces 15 jours s’ajouteront au délai d’attente de 7 jours pour différer encore plus le début de vos indemnités
3. Le différé d’indemnisation spécifique (nouvelle règle 2025)
Le différé spécifique découle des indemnités versées par l’employeur lors de la rupture de contrat, lorsqu’elles excèdent les montants légaux ou conventionnels, comme dans les cas de licenciements négociés ou de ruptures transactionnelles. Ce différé s’ajoute pour « compenser » ces indemnités élevées et est limité à 150 jours calendaires maximum (ou 75 jours en cas de licenciement économique).
Exemple : Si vous avez reçu 5 000 € d’indemnités supra-légales, le différé sera de 45 jours (5000 ÷ 109,6). Ce délai s’ajoute au délai d’attente et au différé congés payés, si applicable.
Ce qui change en 2025 : nouvelles modalités de versement des ARE
Au-delà des délais, l’année 2025 marque également un changement majeur dans la gestion des indemnités chômage par France Travail. Jusqu’ici, les indemnités étaient calculées et versées en fonction du nombre de jours réels par mois (ex. : 28 jours en février, 31 jours en janvier).
Résumé : combien de temps attendre avant l’indemnisation ?
Le cumul des différents délais (attente, congés payés, et spécifique) peut repousser l’indemnisation jusqu’à un maximum de 187 jours :
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- 7 jours de délai d’attente,
- Jusqu’à 30 jours pour le différé congés payés,
- Jusqu’à 150 jours maximum pour le différé spécifique
Conseil pratique : N’attendez pas pour vous inscrire à France Travail ! Même si vous ne percevez pas immédiatement vos indemnités, l’inscription déclenche le décompte des délais et vous permet de minimiser l’attente.